La SEC suggère que les États-Unis ont autorité sur Ethereum
? La SEC vient-elle de revendiquer l’autorité sur Ethereum ?
La décentralisation est une notion puissante pour de nombreuses raisons, mais surtout pour sa capacité unique à refondre l’équilibre des pouvoirs, passant d’une hiérarchie pyramidale à un réseau de pairs sans frontières.
La décentralisation est la principale force d’une blockchain, qui peut la rendre presque invulnérable : l’absence d’autorité centrale signifie que la seule loi applicable à la blockchain est celle de son code, à laquelle tous ses nœuds adhèrent.
⚖️ Ce dernier point, cependant, n’a pas plu à la Securities and Exchange Commission américaine, et elle s’est assurée que tout le monde le savait.
Hier, dans un procès plutôt désinvolte SEC v Balina, visant une promotion payante mais non divulguée de tokens reconnus comme des titres non enregistrés, la SEC a lâché une phrase qui a instantanément provoqué une indignation massive dans l’espace crypto :
» … leurs contributions ETH ont été validées par un réseau de nœuds sur la blockchain Ethereum, qui sont regroupés de manière plus dense aux États-Unis que dans tout autre pays. Par conséquent, ces transactions ont eu lieu aux États-Unis. »
Attendez, quoi ? ?
Nous pensons que la blockchain est par nature au-delà des juridictions, et même si près de 43% des nœuds Ethereum sont effectivement gérés depuis les États-Unis, cela ne rend pas ses transactions américaines. Ethereum est géré depuis plus de 70 pays à travers le monde, de l’Allemagne (12 %) au Japon (3 %), en passant par l’Ukraine (0,4 %) ou le Pakistan (0,1 %). Si demain tous les nœuds américains s’éteignent, la blockchain continuera à traiter les transactions et à empiler les blocs.
On peut toutefois comprendre qu’un logiciel apatride puisse gêner les autorités, surtout si ledit logiciel s’impose rapidement comme une plateforme pour construire le nouveau web. Une opinion montante dans l’espace crypto attribue la phrase de la SEC – tout à fait inutile pour le procès « facile » dans lequel elle a été utilisée – au désir de l’agence de créer un précédent.
Très mauvais précédent pour l’industrie de la crypto et surtout pour Ethereum, qui soulève déjà des controverses quant à la centralisation de ses services de staking, qui pourrait devenir une brèche, par laquelle la résistance à la censure de la blockchain pourrait être compromise ?.
Après que le Trésor américain ait sanctionné un logiciel (smart contrats de Tornado Cash), la SEC revendique la compétence sur un réseau mondial de nœuds exécutant un autre logiciel. ?
C’est définitivement à suivre.
