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Bonne année, chers lecteurs ! 🎉
Nous sommes de retour et la première Newsletter de cette année est consacrée à la DeFi : démystifier, guider, et peut-être même vous donnez quelques conseils 😉
DeFi, ou Decentralized Finance (finance décentralisée), est l’un des piliers de la cryptoéconomie avec actuellement près de 40 milliards de dollars de valeur totale bloquée (TVL, ou Total Value Locked) à travers ses protocoles. C’est une forte chute depuis le sommet historique de 180 milliards de dollars en novembre 2021, mais cela reste un montant important néanmoins, montrant la résilience de cette jeune industrie… et une demande croissante de services financiers non-custodials et indépendants.
La DeFi a parcouru un long chemin depuis l’apparition du premier échange décentralisé (DEX) en 2016. Traversant les marchés baissiers de 2018 et 2022, d’innombrables arnaques et défaillances, ainsi que quelques crashs spectaculaires (Terra était un protocole DeFi 😅).
Cependant, l’industrie est encore immature. Même si ses quatre principaux secteurs – les DEX, les stablecoins décentralisés, le staking et le prêt-emprunt – ont chacun évolué de manière significative, ils constituent toujours une niche qui attend des évolutions déterminantes pour devenir vraiment populaire.
De plus, les protocoles DeFi sont toujours une tentation majeure pour les hackers, et comme il est peu probable que le code écrit par l’homme atteigne la perfection, un système d’assurance efficace qui protégerait les utilisateurs de ses défauts est indispensable.
Cette article est une revue des quatre principaux secteurs de la DeFi, de leur évolution et de leurs perspectives, illustrées par les 5 principaux protocoles : Lido, MakerDAO, Aave, Curve et Uniswap. Nous pensons que l’assurance DeFi pourra un jour devenir elle aussi un secteur à part entière, et incluons son protocole leader Nexus dans la liste ⬇️
Cette semaine un protocole de liquid staking Lido a dépassé le plus ancien protocole DeFi MakerDAO et est devenu le premier service DeFi, avec 6,5 milliards de dollars de TVL (source : DeFiLlama). Son token de gouvernance $LDO a gagné 100% en une semaine. Pourquoi ?
Le staking de cryptomonnaies sur des blockchains Proof-of-Stake donne aux utilisateurs la possibilité de participer à leur activité (validation des transactions et création de blocs) et de gagner une récompense. La principale évolution dans ce secteur a été la création de protocoles de liquid staking, qui ont supprimé les problèmes liés à l’exploitation d’un nœud de blockchain et au respect de toute exigence supplémentaire, et ont permis aux utilisateurs de staker facilement leurs cryptos et de gagner un revenu passif. De plus, ces protocoles émettent et donnent aux utilisateurs une sorte de token de reconnaissance de dette (dans le cas de Lido – un stETH pour chaque ETH staké), qui peut également être utilisé dans l’écosystème DeFi.
Le liquid staking a pris de l’ampleur après le lancement de la chaîne PoS d’Ethereum à la fin de l’année 2020 et a connu une croissance rapide après la transition complète de la blockchain vers le consensus PoS à l’automne dernier. Les plus grands acteurs du CeFi comme Binance ou Kraken ont instantanément sauté sur l’occasion, mais les craintes de centralisation d’Ethereum (et la méfiance croissante à l’égard des échanges centralisés) les ont empêchés de défier un Lido décentralisé, dont on peut maintenant s’attendre à ce qu’il prospère tant qu’Ethereum prospère.
Depuis la fin de l’année 2017, MakerDAO émet un stablecoin décentralisé, le DAI, qui maintient sa valeur d’environ 1 $ grâce à la surcollatérisation: les utilisateurs doivent dépenser plus d’1 $ d’ETH ou d’autres cryptos acceptées pour pouvoir créer 1 DAI. La diversification du portefeuille d’actifs sous-jacents et la surcollatérisation permettent de maintenir la stabilité du DAI .
MakerDAO enregistre aujourd’hui une TVL de 6,4 milliards de dollars, et la capitalisation du DAI est supérieure à 5 milliards de dollars.
La surcollatéralisation n’est pas un schéma idéal du point de vue commercial, et la prochaine étape pour les stablecoins décentralisés devrait être un stablecoin algorithmique. Cependant, son exemple le plus marquant – TerraUSD – a connu un échec spectaculaire 🌠 et le marché attend toujours un stablecoin algorithmique décentralisé qui fonctionne.
Lancé en 2020, Aave est aujourd’hui le troisième plus gros protocole DeFi, avec 4 milliards de dollars de TVL.
Comment fonctionne un protocole de prêt DeFi ? Un utilisateur peut déposer de la crypto dans la réserve de liquidités du protocole et emprunter une autre crypto (souvent un stablecoin) que d’autres utilisateurs ont prêtée. Les premiers paient des intérêts, les seconds gagnent des intérêts, et le probléme de la volatilité est traitée en surcollatérisant le prêt.
Ce secteur a beaucoup évolué depuis les premiers jours de DeFi, notamment en introduisant le mécanisme de pooling (pool-to-peer au lieu de peer-to-peer) et en améliorant l’expérience utilisateur.
Tout comme les échanges centralisées, les premiers DEX utilisaient un carnet d’ordres pour mettre en relation les acheteurs et les vendeurs. Cependant, cette méthode s’est avérée inadéquate en raison du risque de frontrunning (les validateurs de blocs passant leurs ordres avant ceux des clients) et d’une liquidité insuffisante. Le remplacement des carnets d’ordres par des AMM, ou teneurs de marché automatiques, a permis aux DEX de se développer, et à ce jour, Curve (3,8 milliards de TVL) et Uniswap (3,4 milliards de TVL) sont les deux plus importants.
Un AMM s’appuie sur une formule mathématique pour fixer le prix d’un actif en fonction des pools de liquidité disponibles, où les professionnels et les particuliers déposent des cryptos pour obtenir une récompense sous forme de LP tokens. Cette méthode a aussi ses inconvénients : le problème de l’impermanent loss (lorsque le rapport de prix des cryptos déposées change brusquement) et l’impossibilité de passer des ordres limites (fixer un prix auquel un utilisateur souhaite acheter/vendre).
Ces deux problèmes ne sont toujours pas résolus (bien que Balancer ait affirmé s’attaquer à l’impermanent loss 🤔), et le futur leader des DEXs pourrait être celui qui les résoudra.
L’assurance DeFi est de l’avis général un secteur sous-développé : son plus gros service, Nexus Mutual, n’occupe actuellement que la 38e place du classement DeFi, avec une TVL de seulement 180 millions de dollars.
Dans le même temps, Chainalysis a fait état de plus de 3 milliards de dollars de hacks de cryptomonnaies à la mi-octobre 2022, dont la quasi-majorité concerne la DeFi.
Nexus propose à ses membres une couverture des smart contracts, protégeant leur crypto des bugs du contrat et des vols qui en découlent, pour une somme modique de 2,6 % par an pour la plupart des protocoles (qui peut toutefois monter à plus de 50 % pour les protocoles considérés comme dangereux). Les 3 milliards de dollars de crypto perdus par les pirates auraient pu être assurés… mais ils ne l’ont pas été pour la plupart.
Nexus se développe continûment (il a récemment ajouté une « custody cover » pour les fonds bloqués dans la CeFi), mais à notre avis, la demande du marché pour une assurance crypto est bien plus grande.
📌 Recherchez des protocoles « user-friendly » (services d’optimisation des rendements comme Yearn, agrégateurs DEX comme 1inch, les wallets permettant les swaps comme MetaMask… ou une amélioration drastique de l’expérience utilisateur de certains DEX) ;
📌 Un DEX qui résoudra l’impermanent loss? ;
📌 N’oubliez pas le marché de l’assurance de la DEFi, largement inexploité ;
📌 Le crash de Terra ne signifie pas que le potentiel des stablecoins algorithmiques est perdu (vous avez l’intérêt à bien l’assurer cependant 😉)
Ne manquez pas la prochaine opportunité!