La Banque centrale européenne a-t-elle oublié sa mission principale ? La zone euro se dirige à toute vitesse vers une crise, qui est en grande partie le fait de la BCE, mais les problèmes cruciaux restent intacts, alors que d’une manière ou d’une autre, le domaine de la crypto est devenu la nouvelle raison d’être de la BCE.
Voici ce qui s’est passé – en bref ⬇️
Voici comment la BCE décrit sa propre mission : « Nous nous efforçons de maintenir la stabilité des prix et la sécurité des banques. »
Voici la situation : l’inflation de la zone euro a atteint 8,6 %, en partie parce que la BCE a décidé de faire de la politique et a imprimé des quantités absurdes d’euros en dépit du bon sens élémentaire.
Voici comment la BCE a tenté de gérer la situation : trois mois seulement après que la Fed américaine a commencé à relever ses taux, la BCE s’est réveillée et, contrairement à ses annonces précédentes, a également déclaré son intention de relever ses taux d’intérêt. Cela a suggéré une confusion et même une panique dans les murs de la BCE, qui se sont facilement répercutées sur les marchés européens.
Voici le problème soulevé par la lamentable « gestion » de la BCE : la différence entre les taux d’intérêt des pays de la zone euro (le spread) a commencé à augmenter, mettant les pays lourdement endettés comme l’Italie en danger de crise de la dette (leurs obligations deviennent un plus grand risque pour les investisseurs, qui attendent des rendements plus élevés pour prendre le risque, ce qui pousse les taux plus élevés, ce qui à son tour rend le remboursement de la dette existante des pays plus difficile, ce qui augmente le risque…)
Voici comment la BCE a essayé de gérer cette situation : le mois dernier, elle a annoncé qu’elle allait acheter de la dette vulnérable, ce qui impliquerait par exemple que pour chaque obligation allemande arrivant à échéance, la BCE achèterait une obligation italienne. Cela serait non seulement désagréable pour des pays comme l’Allemagne, mais aussi, puisque la BCE se retrouverait pompée par des dettes à risque, très dangereux pour l’euro.
Voici ce sur quoi la BCE travaille actuellement : non, ce n’est pas la solution pour lutter contre l’inflation ou maintenir la cohésion de la zone euro. La BCE est très préoccupée… par le DeFi, les stablecoins et le bitcoin mining.
Mme Lagarde a poussé les législateurs européens à réguler les crypto autant que possible (ou pas possible, elle n’a pas l’habitude d’entrer dans les détails). Elle a applaudi le MiCA et les nouvelles réglementations AML pour les crypto-monnaies et a appelé à un MiCA2, pour étouffer encore plus les crypto-monnaies.
Cette semaine, la BCE a publié un autre rapport sur les « risques financiers liés aux cryptomonnaies« , dans lequel elle affirme que « les stablecoins sont tout sauf stables » (bien sûr, ils ont extrapolé l’exemple d’un stablecoin très spécial – algorithmique – sur l’ensemble des stablecoins collateraliéss?).
Il a également publié un article accusant le bitcoin d’être anti-environnemental (affirmation démentie tant de fois, mais surtout… depuis quand la BCE est en charge du climat ?).
En regardant cet acharnement sur la question de la crypto, on ne peut s’empêcher de se demander : est-ce un moyen de nous distraire de l’incompétence de la BCE ? Ou bien le Bitcoin devient-il une concurrence trop dangereuse ?