Quelles blockchains ont le mieux résisté au marché baissier ? Un aperçu des sur- et sous-performances de ce cycle ?
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Toutes les blockchains ne sont pas créées égales, et ce marché baissier a permis de tester la solidité de leurs fondations respectives. Il s’avère que la différence entre les meilleures et les moins bonnes performances est impressionnante, et cela donne matière à réflexion.
Pourquoi certaines cryptomonnaies se sont-elles effondrées, alors que d’autres sont restées au-dessus de la moyenne ?
Qu’est-ce que cela dit de leur potentiel futur et des tendances générales du marché crypto?
Nous avons jeté un coup d’œil aux cryptomonnaies natives les plus importantes (>1 milliard de dollars de capitalisation boursière) pour tenter de trouver des réponses à ces questions.
Le Bitcoin (-65% YOY) et l’Ethereum (-70% YOY) sont toujours leaders dans leurs catégories respectives : en tant que blockchain pour une meilleure monnaie et en tant que plateforme de smart contrats, et ils peuvent servir de repères pour mesurer les performances des autres monnaies.
Sur ce graphique, la taille des bulles représente leur capitalisation boursière réelle, ce qui donne une bonne idée de l’importance des pièces principales par rapport aux autres. Cependant, il est difficile de voir les plus petites coins, il est donc préférable de regarder à une échelle plus petite.
Blockchains conçues pour une meilleure monnaie ?
En tant que groupe, cette partie du marché cryptographique s’est un peu mieux comportée que les plateformes de contrats intelligents, et pas seulement grâce au soutien indéfectible des bulls du Bitcoin.
? Tant le Litecoin ($LTC -53% YOY), un fork du Bitcoin de 2011 avec une création de blocs x4 plus rapide, que le Dogecoin ($DOGE -41% YOY) ont perdu moins que le Bitcoin. Cela s’explique en partie par le fait qu’ils ont tous deux moins monté en fin d’année 2021, mais aussi par leurs communautés respectives, qui maintiennent une demande plutôt stable. $DOGE a également réagi avec beaucoup d’enthousiasme à la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk : le » Dogefather » a soutenu à de nombreuses reprises le memecoin, et la possibilité que $DOGE joue un certain rôle dans l’avenir du réseau social a injecté de l’espoir dans la communauté.
? Contrairement à ces monnaies, leurs spin-offs ultérieurs n’ont pas réussi à prouver leur valeur aussi bien. Le Bitcoin Cash ($BCH -76%), un fork de 2017 du Bitcoin également destiné à améliorer sa scalabilité, n’a cessé de perdre du terrain. Quant à Shiba Inu ($SHIB -74%), un memecoin créé avec l’intention de répéter le succès du Dogecoin, sa communauté s’est montrée beaucoup moins engagée. Ces deux monnaies ressemblent désormais à des spun-offs qui n’ont pas réussi à faire la différence.
? Une pièce qui s’est avérée avoir une demande constante est Monero ($XMR -29%), une cryptomonnaie axée sur la protection de privacy avec l’une des meilleures performances de ce cycle de marché.
? Monero n’a été égalé que par une seule pièce émergente – la monnaie de The Open Network TON ($TON -29%). Précédemment appelée Telegram Open Network, la qualité la plus précieuse de cette blockchain est son intégration à Telegram, une messagerie/réseau social qui a déployé différents services crypto cette année (en savoir plus sur le succès de TON). Cette intégration est désormais plus importante que toutes les différences techniques entre les blockchains, et les créateurs de TON l’ont bien compris.
Blockchains utilisées comme plateformes de smart contrats ?️
Les plus performantes ?
? De manière assez surprenante, la plateforme de contrats intelligents la plus performante a été TRON ($TRX -38 %). Cela s’explique en partie par le fait qu’en tant qu’outsider, Tron n’a pas monté en flèche autant que d’autres blockchains l’année dernière, mais aussi par son cap constant sur le développement de sa spécialisation web3 media. Les acquisitions précédentes par Justin Sun de Bittorrent, un service de stockage de données distribué, et de Steem, une plateforme de médias sociaux web3, pourraient également avoir joué un rôle dans la confiance du marché.
? Le succès de BNB Coin ($BNB -49% YOY), en revanche, était largement attendu. Alimentant la chaîne BNB lancée par Binance, le cours du $BNB reflète les attentes de l’immense effet de réseau et de la synergie avec le géant des échanges et ses nombreuses entreprises.
⛏️ Ethereum Classic ($ETC – 50%), un fork presque oublié d’Ethereum, a été mis en lumière lors de la Merge d’Ethereum cette année, principalement parce qu’il a conservé son consensus PoW. Alors que les mineurs d’Ethereum sans emploi envisageaient de passer à Ethereum Classic, la blockchain a connu un regain d’intérêt. Cependant, jusqu’à présent, elle ne connaît toujours pas de progrès considérables.
? Polygon ($MATIC -54%), une solution de couche 2 sur Ethereum, qui se transforme lentement en une blockchain à part entière, s’est également bien comportée. Agissant comme un « Ethereum moins cher », elle a attiré de nombreux projets DApp visant le public des particuliers, et a signé un certain nombre de partenariats très médiatisés (Starbucks, Reddit et Disney entre autres).
⚖️ Alors que Stellar ($XLM -69%), une blockchain dédiée aux paiements, semble avoir perdu son élan, Ripple ($XRP -54%), son plus grand rival et la source du code de Stellar, se détache, notamment en raison de son récent intérêt pour le marché du web3. Une Blockchain conservatrice, visant principalement à faciliter les transactions interbancaires, Ripple a commencé à montrer des signes de changement cette année, en annonçant cet été le projet The Open Metaverse. On s’attend également à ce qu’elle sorte victorieuse de son long procès contre la SEC.
⚛️ Enfin, l’interopérabilité semble toujours être un concept populaire, et Cosmos ($ATOM -64%) a également réussi à faire partie de la liste des meilleures performances.
Les moins performants ?
? Le plus grand perdant de ce cycle cryptographique est sans aucun doute Terra (RIP), dont les défauts d’architecture inhérents ont entraîné un crash spectaculaire et une répercussion sur l’ensemble de l’espace crypto.
? Solana ($SOL -93% YOY), une blockchain PoS qui a connu une ascension fulgurante au cours des trois dernières années, pourrait bien prendre la deuxième place. Positionnée comme « Ethereum-killer », elle offrait une plus grande évolutivité et des transactions moins chères (bien qu’avec des arrêts occasionnels du réseau), tout en déployant d’importants efforts pour attirer les développeurs et nourrir toutes sortes de projets crypto.
Les fondateurs de Solana étaient bons en marketing, mais c’est peut-être exactement ce qui effraie le marché maintenant, ce qui soulève une question légitime : « Y a-t-il un réel besoin pour Solana ou son développement a-t-il été artificiellement pompé ? ». La disparition de FTX n’a fait qu’accroître les doutes : la défunte bourse et SBF étaient personnellement très impliqués dans le développement de Solana, ce qui lui cause maintenant un grand préjudice de réputation.
? Quant à The Internet Computer ($ICP -86% YOY), Avalanche ($AVAX -85% YOY) et Algorand ($ALGO -86%), ces blockchains espéraient s’imposer comme de meilleures plateformes de contrats intelligents, mais n’ont pas été capables de produire un argument significatif (encore ?).
? Deux blockchains de cette liste pourraient avoir été victimes de leur mollesse. Polkadot ($DOT – 81%) et Cardano ($ADA – 77%) ont l’habitude de brandir l’importance de leurs composantes scientifiques, ce qui expliquerait leur manque de vitalité. Elles ont toutes deux mis plus de 5 ans à sortir une plateforme prête à construire des DApps, et quand elles l’ont enfin fait, le marché ne s’est pas jeté sur elles comme elles auraient pu s’y attendre. Tout n’est pas perdu bien sûr, mais ces blockchains doivent encore susciter l’intérêt des développeurs et créer leurs propres écosystèmes vivants.
???
Alors que le marché crypto s’approche de son point bas (ou l’a-t-il déjà fait ?), ses acteurs se préparent à parier sur les altcoins, et l’analyse de leur comportement sur le marché baissier peut donner de précieux indices. Il convient toutefois de se rappeler que le prix n’est qu’un des indicateurs de réussite : le véritable avantage technologique peut mettre du temps à se faire sentir, et la véritable adéquation produit-marché peut prendre du temps à se dessiner.
Pariez intelligemment ?
