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Même dans les profondeurs du marché baissier, le web3 continue de progresser, et l’industrie musicale est parmi celles où ses avancées sont les plus visibles.
La façon dont nous créons et consommons la musique est bouleversée par la blockchain, et plus précisément – par les tokens, fongibles et NFT, qui peuvent être créés sur celle-ci. Les NFTs confèrent une véritable propriété de l’actif sous-jacent, qu’il s’agisse d’un morceau de musique, d’un billet de concert ou d’un droit d’interaction avec votre artiste préféré. Les tokens fongibles contribuent à créer un environnement équitable, où les artistes et leurs fans peuvent obtenir une juste récompense pour leur participation.
C’est ce que signifie le web3 dans la pratique, et c’est ainsi qu’il aide progressivement l’industrie de la musique à se débarrasser des passages obligés, permettant aux musiciens de financer leur travail, d’être rémunérés équitablement pour leurs flux, de vendre des billets de concert plus efficacement, et de s’engager avec leurs fans dans une myriade de nouvelles façons 🎶
Les NFTs de musique sont en plein essor, car de plus en plus d’artistes célèbres sortent des albums et des singles NFT. Généralement émis en plus des canaux traditionnels, ces NFT sont accompagnés d’œuvres d’art à collectionner et d’avantages spéciaux, tels que des billets aux premières loges pour les spectacles de l’artiste.
Les NFTs musicaux deviennent une importante source de monétisation supplémentaire : en 2021, l’album NFT de Kings of Leon a rapporté environ 2,5 millions de dollars, celui de DJ 3LAU – 11,6 millions de dollars…
Les albums NFT sont de plus en plus populaires, et les maisons de disques essaient de ne pas manquer ce mouvement.
En août dernier, Warner Records UK s’est associé à la place de marché Serenade pour lancer un nouveau format musical baptisé Digital Pressings – un NFT comprenant un album complet accompagné d’illustrations uniques et de récompenses à débloquer.
Le premier groupe à essayer ce format n’était autre que l’emblématique Muse, qui a vendu 1’000 NFT en seulement 25 minutes.
Outre Serenade, les NFTs musicaux peuvent être créés et échangés sur des plateformes spécialisées, telles que Async, Sound, Rcrdshp, Smart Label… ainsi que sur des places de marché génériques, comme OpenSea ou Rarible.
Les NFTs sont programmables et peuvent être utilisés pour donner à leur propriétaire le droit de percevoir une part de leurs royalties. Cette qualité est exploitée par Royal, une place de marché qui permet à ses utilisateurs d’acheter et d’échanger des NFTs musicaux et de gagner une part des royalties qui y sont attachées aux côtés des artistes, lorsque la musique est diffusée sur des plateformes comme Spotify ou Apple Music.
Royal est un excellent outil pour financer de jeunes artistes, mais il propose également des titres d’artistes déjà célèbres : le rappeur Logic, Diplo, The Chainsmokers et 3LAU (le DJ est le fondateur de Royal).
Emanate, Opulous et Decent sont parmi les autres plateformes qui proposent des versions de l’investissement musical.
Le streaming est en train d’être reinventé aussi, notamment par Audius.
Cette plateforme promet un nouveau type de distribution des revenus, où les utilisateurs paient directement les artistes lorsqu’ils écoutent leur musique en streaming, assurant ainsi un niveau de transparence des revenus que les services traditionnels comme Spotify ne peuvent pas fournir. Ce système doit cependant encore faire ses preuves : pour l’instant, le token $AUDIO n’est utilisé que comme un encouragement et seuls les artistes du top 5 sont payés chaque semaine.
Cet été, Audius a été victime d’un piratage, avec le vol de $AUDIO pour une valeur de 6 millions de dollars et les problèmes de gouvernance qui en ont résultés (l’attaquant a réussi à transférer l’intégralité du pool de la communauté Audius vers son wallet). Le piratage n’a fait qu’empirer les choses, car $AUDIO a chuté rapidement en même temps que le krach du marché crypto, perdant plus de 90 % au cours des 12 derniers mois.
Malgré tout, Audius montre que sa proposition de valeur suscite un réel intérêt : la plateforme compte désormais environ 250 000 artistes (dont Katy Perry, Jason Derulo et 3LAU) et 7,5 millions d’auditeurs. Elle a également signé un partenariat avec TikTok, permettant à ses créateurs de télécharger directement leurs chansons Audius sur le réseau social.
La vente de billets sous forme de NFT permet non seulement de rationaliser le processus en contournant les intermédiaires, mais aussi de lutter contre les mauvais acteurs du marché secondaire de la billetterie. Des plateformes comme Yellowheart peuvent inscrire les règles de vente des billets dans le smart contrat d’un NFT associé, en précisant le prix d’une place, un prix de revente maximum…
La vente de billets en tant que NFT peut également permettre de mieux répartir les revenus. Leurs smart contrats peuvent être programmés pour envoyer un pourcentage convenu du prix à l’artiste, au promoteur, à la salle… et le faire non seulement pour la vente initiale du billet, mais aussi pour chaque revente consécutive.
Les NFTs sont également un excellent moyen d’organiser des communautés. Afterparty et Friends With Benefits utilisent cette propriété pour créer des expériences communautaires IRL (in real life) à l’aide de tokens.
Les NFTs offrent un nouveau type de relation artiste-fan, qui peut aller au-delà des produits dérivés exclusifs ou des rencontres avec artistes.
Steve Aoki a créé Aok1verse, un monde virtuel uniquement accessible via des NFTs et offrant de nombreux avantages, allant de la discussion en direct avec le DJ à la co-création d’une chanson.
Pixelynx est une plateforme qui explore de nouveaux modes de consommation musicale et expérimente l’introduction d’éléments de jeu, de réalité augmentée et de métavers dans l’espace musical. Fondée par les DJ deadmau5 et Richie Hawtin, Pixelynx a été rachetée hier par Animoca Brands, un mastodonte du web3.
C’est une économie des créateurs, et des services comme Rally permettent à tout artiste de lancer sa propre économie crypto alimentée par des tokens pour financer son travail et s’engager auprès de ses fans. FanCircles permet de créer une app d’engagement avec les fans customizable, et une plateforme d’édition web3 Mirror aide avec le crowdfunding.
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Le potentiel musical du web3 est énorme, et de nouveaux projets très médiatisés apparaissent régulièrement :
Ce printemps, le projet de plateforme musicale NFT de John Legend a levé 7,5 millions de dollars.
En été, Napster, le légendaire service de streaming P2P des années 2000, a partagé son projet de lancer son propre token. Précédemment acquis par Algorand et Hivemind, il est maintenant prêt à explorer encore plus d’opportunités web3 pour les artistes et les fans.
La semaine dernière, Warner Music Group a annoncé un partenariat avec Polygon et LGND, un constructeur d’e-commerce, pour créer une plateforme de musique et d’objets de collection.
Le lecteur multimédia classique de Windows, Winamp, a ajouté le support NFT…
L’industrie musicale est mûre pour un bouleversement, et la profusion de projets web3 montre qu’il est déjà en cours 🚀