L’évolution de Bitcoin : 14 ans de croissance en matière de code, utilisation, sécurité et plus encore…

Happy Bitcoin pizza day! 🍕

Il y a 13 ans, Laszlo Hanyecz, un développeur de Floride, est entré dans l’histoire en effectuant le tout premier achat dans le monde réel avec des bitcoins : deux pizzas pour 10 000 BTC.

Aujourd’hui évaluées à 270 millions de dollars, ces pizzas pourraient être considérées comme les plus chères de tous les temps, mais la démonstration du potentiel de Bitcoin en tant que monnaie vaut certainement beaucoup plus.

En 14 ans d’existence, Bitcoin a parcouru un long chemin : d’un white paper de 9 pages distribué dans une obscure mail liste de cypherpunks, il est devenu une monnaie mondiale, adoptée par des millions de personnes.

Cette odyssée transformatrice a touché presque tous les aspects de Bitcoin :

– le code a été mis à jour pour améliorer les fonctionnalités existantes et même créer les conditions pour en créer de nouvelles,

– le minage est devenue une industrie,

– l’infrastructure s’est considérablement développée, depuis les échanges jusqu’à la conservation au niveau institutionnel,

– les régulateurs du monde entier ont été obligés de prendre Bitcoin en considération,

– l’adoption et l’usage n’ont cessé de croître…

Cependant, un aspect essentiel n’a pas changé : Bitcoin reste une monnaie décentralisée et indépendante, accessible à tous, partout.

À l’occasion du pizza day, nous allons nous pencher sur l’état actuel de Bitcoin.

Les mises à jour de Bitcoin ⚙️

L’une des forces de Bitcoin est la simplicité (trompeuse) et la robustesse de son code, écrit en script, un langage aux possibilités très limitées. C’était un choix délibéré : plus le code est simple, moins il y a de possibilités d’erreur.

Cependant, le code Bitcoin reste un logiciel, et un logiciel a besoin d’être mis à jour. Depuis le début, l’équipe des core développeurs n’a cessé d’améliorer le code afin de renforcer la sécurité et les performances, et même d’encourager l’apparition de nouvelles fonctionnalités.

⚙️ La mise à jour SegWit (ségrégation de la signature, ou isolation des données witness à la fin de la transaction) de 2017 a ouvert la voie au Lightning Network, une couche de scalabilité qui a considérablemen  augmente le débit des transactions. Lightning Network est aujourd’hui largement utilisé pour les microtransactions, avec une capacité supérieure à 5 000 BTC.

⚙️ La mise à jour Taproot de 2021 (permettant des scripts plus compliqués dans la section witness) a créé les conditions pour les Ordinals, la nouvelle tendance de Bitcoin, déjà très populaire.

Le protocole Ordinals permet à chaque satoshi (1/100 000 000 de BTC) d’être identifié et de faire l’objet d’une transaction avec des données supplémentaires, par le biais d’un processus connu sous le nom d’inscription.

L’aventure des Ordinals a commencé en février, lorsque des personnes ont commencé à créer des NFT sur Bitcoin, en attachant aux satoshis des données pointant vers une image ou un programme.

La tendance a véritablement pris son essor en avril, avec l’émergence d’Ordinals fongibles (la soi-disant norme BRC-20), apparentés aux tokens sur Ethereum. Depuis le début du mois de mai, les transactions comportant des inscriptions Ordinals représentent plus de 50 % de l’ensemble du trafic Bitcoin.

Jusqu’à présent, la plupart des tokens BRC-20 sont des memecoins induits par le battage médiatique, mais la technologie est prometteuse. Certains OG du bitcoin, comme Michael Saylor de Microstrategy, ont déjà déclaré qu’ils se penchaient sur les Ordinals et évaluaient les applications potentielles.

L’adoption 🧑‍🤝‍🧑

Il est difficile d’estimer le nombre de propriétaires de bitcoins.

Selon Glassnode, le nombre d’adresses contenant des BTC a atteint un niveau record de près de 47 millions. Toutefois, ce chiffre peut être trompeur, car les utilisateurs peuvent avoir plusieurs adresses et, surtout, une grande partie des utilisateurs conservent encore leurs bitcoins sur des exchanges, qui peuvent utiliser une seule adresse pour des millions d’utilisateurs.

Selon CoinGlass, sur les quelque 16 millions de BTC en circulation (19 millions de BTC extraits moins environ 3 millions de BTC que l’on croit perdus à jamais), 1,9 million sont conservés sur les principaux exchanges.

D’autres méthodes consistent à examiner le nombre d’utilisateurs des exchanges (Coinbase : 110 millions, Binance : 130 millions…) ou de fournisseurs de portefeuilles (Blockchain.com : 85 millions), mais cela ne donne pas non plus une image claire, car les utilisateurs peuvent avoir des comptes sur plusieurs exchanges et/ou détenir d’autres cryptos que le bitcoin. TripleA estime le nombre d’utilisateurs de cryptos dans le monde à plus de 400 millions.

Tout bien considéré, nous pourrions imaginer que le nombre de propriétaires de bitcoins ets supérieur à 100-200 millions, la plupart d’entre eux conservant le bitcoin en tant qu’investissement ou réserve de valeur selon le fameux principe HODL – conserver les bitcoins malgré les baisses du marché, en croyant que leur prix continuera d’augmenter au fil du temps.

Cependant, le HODL ne suffit pas à faire vivre une monnaie, et un nouveau discours encourageant l’utilisation du BTC dans la vie de tous les jours est apparu : « dépenser et remplacer« .

Spend and replace 🛍️

Pour Laszlo Hanyecz, l’achat de ses fameuses pizzas n’a pas été une transaction simple. Il devait poster un message sur le forum BitcoinTalk, trouver une personne prête à lui commander les pizzas, puis lui envoyer les bitcoins.

Il suffit de dire que nous avons parcouru un long chemin depuis lors. Non seulement l’achat et la vente de bitcoins ont été facilités par les exchanges, mais un grand nombre de commerces acceptent désormais les BTC directement, avec l’aide de solutions de paiement, qu’elles soient custodial (BitPay) ou non-custodial (BTCPay).

Si nous nous en tenons aux préférences culinaires de Laszlo, PizzaHut accepte les bitcoins depuis 2020. Si vous souhaitez plus, plusieurs sites comme btcmap.org ou coinmap.org répertorient les entreprises qui acceptent les BTC. Voici, par exemple, la visualisation par Coinmap de notre chère région alpine à travers 6 pays :

L’utilisation des BTC comme moyen de paiement pour les produits et les services fait partie intégrante de la construction de l’économie Bitcoin, et le récit de la dépense et du remplacement se renforce, aidé par le nombre croissant de distributeurs automatiques de bitcoins (maintenant plus de 34k répartis dans 75 pays).

Minage et hashrate ⛏️

Bitcoin est sécurisé par de l’électricité et du hardware, nécessaires pour générer un nombre astronomique de hachages, jusqu’à ce que l’on trouve le bon, celui qui permet de miner un bloc.

Le hashrate, c’est-à-dire le nombre de hachages que tous les mineurs du réseau produisent en une seconde, mesure l’étendue et la puissance de la blockchain Bitcoin. Surprise, surprise, elle ne cesse de croître 💁‍♂️

Même l’interdiction du minage en Chine en 2021 et la délocalisation de 65 % des mineurs de Bitcoin qui s’en est suivie n’ont pas perturbé longtemps le hashrate : il ne lui a fallu que 4 mois pour se rétablir. 

Avec 364 millions de TeraHash/seconde, nous assistons aujourd’hui à un nouveau record historique du hashrate de Bitcoin.

Bien entendu, une telle progression ne serait pas possible sans les mises à jour du matériel. Des simples unités centrales d’ordinateurs aux équipements ASIC spécialisés, en rajoutant toute une série de machines permettant de miner en capturant le gaz brûlé (sous-produit de l’extraction du pétrole), en chauffant des serres ou de l’eau pour la production… etc.

Des machines plus subtiles techniquement, comme celle annoncée par Block de Jack Dorsey, sont en développement pour permettre le minage de Bitcoin depuis nos maisons, en utilisant l’électricité excédentaire pendant les heures creuses.

Les inquiétudes écologiques 🌱, autrefois exprimées sur tous les médias sceptiques à l’égard de Bitcoin, s’apaisent peu à peu, notamment grâce à une meilleure communication. Selon le dernier rapport du Bitcoin Mining Council (Q4 2022), le mix électrique durable du minage de Bitcoin s’est légèrement amélioré pour atteindre 58,9 %, en faisant l’une des industries les plus durables au niveau mondial. En savoir plus sur le bitcoin et l’écologie.

La réglementation ⚖️

It took regulators time to understand that Bitcoin is here to stay, and it needs to be inscribed into legislation.

Most countries had their regulators explain how Bitcoin falls into the existing laws, and some, like France or recently – the EU, have even adopted a crypto-specific set of laws allowing for the industry to move forward.

The US is moving in the opposite direction now, but even there, Bitcoin seems to be in a relatively safe place (for now): SEC’s Gary Gensler has stated on a number of occasions that Bitcoin is not a security because of its decentralization.

Si vous avez lu jusqu’ici, il est probable que vous savez déjà que Bitcoin n’est pas une simple curiosité numérique, mais une force capable de remodeler nos économies, voire nos sociétés. Les marchés libres survivent à la planification centrale de n’importe quel régime, et la monnaie libre survivra aux systèmes monétaires contrôlés par les gouvernements 🌞

Quelle belle occasion d’aller manger une pizza aujourd’hui 😊