Après des décennies de statu quo, le monde a besoin d’une nouvelle monnaie.
Les bitcoiners louent l’indépendance du Bitcoin et sa résistance à la censure,
La Chine accumule de l’or et met activement en place le yuan numérique,
Le dollar et l’euro… eh bien, eux aussi doivent faire autre chose que de trouver des excuses à l’inflation qu’ils ont provoquée. Et ce quelque chose, c’est la CBDC – une monnaie numérique de banque centrale.
Hier, l’UE et les États-Unis ont fait un pas de plus dans cette direction.
? La BCE a nommé cinq entreprises : Amazon, CaixaBank, Nexi, Worldline et EPI, pour développer des prototypes frontaux du futur euro numérique. Cette mission s’inscrit dans le cadre d’une « exploration » de deux ans de l’option CBDC, censée se terminer en octobre 2023.
? Le bureau du président Biden a déjà exprimé son ambition d’utiliser une CBDC américaine pour renforcer le rôle des États-Unis en tant que leader financier mondial. Suite à la directive du président, le Trésor américain a publié un ensemble de rapports dédiés aux actifs numériques, avec un accent particulier sur le dollar numérique. Tout en confirmant la nécessité de poursuivre les recherches et de mettre en place un groupe de travail avec la Fed et d’autres agences gouvernementales, le Trésor a abordé la question la plus délicate liée aux CBDC – la confidentialité. Et cela a semblé alarmant :
? « L’anonymat dans un système CBDC pourrait présenter des risques de blanchiment d’argent, de financement de la prolifération et de financement du terrorisme considérablement accrus par rapport aux espèces physiques. […] Une CBDC pourrait également offrir de nouvelles opportunités précieuses pour améliorer la supervision et le respect de la LBC/FT. » ?
Les « nouvelles opportunités précieuses » font référence au futur pouvoir de la banque centrale d’accéder directement aux comptes des citoyens et, en gros, d' »allumer/éteindre » leur argent.
? Ironiquement, ces nouvelles coïncident avec une flambée de violence au Liban, où, au cours des dernières 48 heures seulement, 11 banques dans différentes parties du pays ont été « braquées » par leurs clients qui exigeaient d’accéder à leur argent. Le pays traverse une période difficile et, depuis plus de deux ans, les gens ne peuvent retirer que 50 dollars par semaine (« Désolé, nous avons perdu l’argent que vous deviez nous confier… »).
La plupart des « braqueurs » ont réussi à récupérer une partie ($12-25k) de leur argent et se sont rendus à la police, tout comme l’homme qui a menacé l’employé de banque avec une arme le mois dernier pour payer l’hospitalisation de son père. Sur ses 200 000 $, il n’a obtenu que 30 000 $.
L’Association des banques libanaises a ordonné la fermeture de toutes les agences bancaires du 19 au 25 septembre.
Ces deux histoires n’en font en fait qu’une, et on peut l’appeler « pas vos clés, pas votre argent ».