Les litiges de propriété intellectuelle se multiplient dans l’espace crypto
Back

Les litiges de propriété intellectuelle se multiplient dans l’espace crypto


Si l’espace crypto est libre d’accès et de création pour tous, cela signifie-t-il que la propriété intellectuelle n’y est pas pertinente ?

Pas vraiment. Les litiges en matière de droit d’auteur dans l’espace crypto se multiplient, créant des précédents importants et intégrant davantage les outils crypto dans le champ juridique existant.

👜 La marque de luxe française Hermès a récemment remporté un procès contre l’artiste numérique Mason Rothschild, le créateur d’une collection NFT MetaBirkin, mettant en scène le sac emblématique de la Maison.

M. Rothschild n’a pas réussi à convaincre le jury que les NFTs MetaBirkin étaient de l’art et qu’il les avait créés en exerçant son droit à la liberté d’expression. Il doit maintenant à Hermès $133’000 de dommages et intérêts (qui ne représentent toutefois qu’une petite partie des 1,1 million de dollars qu’il a gagnés sur la vente de la collection).

⚖️ La victoire d’Hermès, en prouvant devant les tribunaux que les NFTs MetaBirkin portaient atteinte aux droits de propriété intellectuelle et de marque de la Maison, a constitué une étape importante vers la reconnaissance des outils crypto comme partie intégrante de notre paysage juridique. Elle a également relancé les débats sur la compatibilité de notions telles que la décentralisation et la liberté de l’art avec les mécanismes de protection de la propriété intellectuelle en place.

🦧 Une autre victoire a été obtenue cette semaine par Yuga Labs, créateur du célèbre Bored Apes Yacht Club. La société a conclu un accord avec Thomas Lehman, l’homme qui a créé 10’000 copies de BAYC pour le projet de Ryder Ripps « RRBAYC RSVP ».

⚖️ M. Lehman est désormais interdit d’utiliser « toute marque BAYC » et obligé de brûler les RRBAYC qu’ils possèdent encore. Le procès contre Ryder Ripps est toujours en cours, et l’artiste est déterminé à prouver que son projet doit être protégé par le premier amendement en tant qu’œuvre satirique. Le tribunal a déjà rejeté sa requête, mais M. Ripps a fait appel et a déposé des demandes reconventionnelles contre Yuga Labs.

🤡 Le cas le plus drôle des récents litiges en matière de propriété intellectuelle concerne Craig Wright, un homme qui s’obstine à affirmer qu’il est Satoshi Nakamoto, sans pouvoir le prouver. M. Wright est connu pour sa passion pour les procès, dont il a même gagné certains – sans conséquence notable toutefois. Recemment, il a tenté de prouver que les hardforks du Bitcoin constituent une violation de ses droits de propriété intellectuelle, mais un juge britannique a rejeté sa demande mardi, arguant qu' »aucun « travail » pertinent n’a été identifiée » montrant l’origine du Bitcoin.

L’espace crypto arrive à maturité, et sa composante la plus importante – celle qui s’efforce d’obtenir une reconnaissance juridique – est contrainte de se conformer aux règles existantes en matière de protection de la propriété intellectuelle.

Cela pourrait être une bonne chose.