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Nous sommes en 2023, et il est grand temps de commencer à parler de crypto et de web3 comme de toute autre technologie. Cependant nous n’y arrivons toujours pas 🤌

Les quantités de confusion, d’idées fausses et d’ignorance concernant l’espace crypto abondent, et le récent rallye du Bitcoin les a une fois de plus propulsées à la une des journaux.

Au-delà des cas extrêmes de mauvaise foi, on trouve une erreur très courante – une seule : l’incapacité des gens à dissocier la technologie de la valeur qu’elle véhicule.

Pour comprendre l’industrie crypto, il faut comprendre ce point crucial et mettre de l’ordre dans les définitions (en quoi les cryptomonnaies sont-elles différentes des tokens ? qu’est-ce que le web3 ?…), et seulement ensuite découvrir les véritables problèmes de la crypto.

Mais qu’est-ce que le web3 ?

Commençons par quelques définitions clés.

La blockchain est une base de données distribuée et partagée, gérée par des nœuds indépendants.

Pour motiver ces nœuds à maintenir la blockchain, elle émet un coin natif – une cryptomonnaie.

De nombreuses blockchains permettent aux utilisateurs d’émettre leurs propres cryptomonnaies et, plus largement, des cryptoactifs. Ceux-ci sont connus sous le nom de tokens, soit fongibles (comme un stablecoin), soit non fongibles (un NFT).

De nombreux services traditionnels utilisent maintenant les cryptoactifs d’une manière ou d’une autre. Mais il existe un secteur en pleine croissance qui place les cryptos au coeur de ses opérations et ses produits – ce secteur s’appelle web3.

Pourquoi « web3 »? Le nom reflète l’évolution de l’Internet:

Le terme a été inventé en 2014 par Gavin Wood, cofondateur d’Ethereum, qui a décrit web3 comme un « système en ligne décentralisé basé sur la blockchain ».

L’investisseur Packy McCormick a donné une définition plus romantique, en qualifiant le web3 d' »internet appartenant aux créateurs et aux utilisateurs, orchestré par des tokens. »

C’est ainsi que nous voyons les relations entre ces notions :

La notion de web3 est encore très jeune, et il est souvent difficile de tracer une ligne entre le web2 utilisant des cryptos et le web3. Quel degré de décentralisation un service doit-il atteindre pour être considéré comme web3 ? Il n’y a pas encore de réponse claire.

La compréhension évolue en même temps que le secteur et ses cas d’utilisation. Voici quelques exemples pour nous faire une idée plus précise.

💰 Web2 finance : Kraken, un échange centralisé qui conserve les cryptos des utilisateurs et est géré par son conseil d’administration.

💰 Web3 finance : Uniswap, un échange décentralisé qui ne conserve pas les cryptos des utilisateurs et est gérée par sa DAO – une organisation autonome décentralisée dont les tokens sont assortis de droits de vote.

👯 Web2 médias sociaux : Twitter qui dispose d’une forme d’avatar spéciale pour les NFT vérifiés.

👯 Web3 médias sociaux : Protocole Lens qui permet aux utilisateurs de s’approprier leurs données et leurs connexions et de les porter sur toutes les plateformes sociales.

🎮 Web2 gaming : Ubisoft qui a créé des équipements supplémentaires pour son jeu Tom Clancy sous forme de NFT.

🎮 Web3 gaming : Axie Infinity, où tous les personnages sont des NFTs améliorables et échangeables, un système de gouvernance communautaire est en cours.

Voici le graphique avec des exemples, pour vous donner plus de perspective :

Comprendre la différence entre web3 et web2 est crucial pour combattre le FUD de la crypto : par exemple, que la chute de FTX a été causée par la fraude de ses gestionnaires, et non par la faute d’une crypto. Mais il reste encore une idée fausse majeure à dissiper.

L’incompréhension principale de la crypto

Oui, les mots « crypto » et « NFT » ont toujours une connotation négative. Sans valeur, arnaque, bulle, illicite… vous connaissez le topo.

🛑  À notre avis, cela vient surtout de l’incapacité des gens à dissocier la technologie de la valeur qu’elle véhicule. Cela fait croire aux gens que si une crypto est une arnaque, l’autre doit l’être aussi 🤷

La semaine dernière, National Geographic a été très fortement critiqué pour son drop de NFTs présentant les œuvres de ses photographes de renom. Ainsi, ses adeptes des médias sociaux sont tout à fait d’accord pour que le magazine vende des photographies papier, mais lorsque ces mêmes photographies sont publiées sous forme de NFT, ils parlent d’arnaque 🤐

Les cryptomonnaies sont généralement considérées comme inutiles, la plupart des gens oubliant de regarder la valeur que leurs créateurs leur ont attribuée. Un stablecoin adossé à de l’or forcerait même Jamie Dimon à admettre sa valeur, de même que le Bitcoin utilisé comme monnaie (donc doté d’une valeur) par des centaines de millions de personnes.

Ce problème d’incompréhension peut avoir deux solutions : le rebranding (remplacer « crypto » par un nouveau mot, non associé à des escroqueries) ou l’éducation. Nous privilégions la deuxième solution, mais oh que c’est difficile…

Et les vrais problèmes de la crypto ?

Il serait déraisonnable de penser que le secteur de la crypto est parfait tel qu’il est.

☠️ Les piratages et les escroqueries sont omniprésents, et le secteur doit encore travailler dur sur la sécurité et la sûreté des utilisateurs.

💁 Les maximalistes Bitcoin attaquent régulièrement le web3 en disant qu’il n’est pas suffisamment décentralisé, qu’il n’est pas solide sur le plan technologique, qu’il est trop dépendant des VC, voire qu’il est inutile. Nous pensons que ces critiques aident le secteur à évoluer, mais entretemps, les failles sont réelles.

😤 La communauté crypto est une communauté motivée et talentueuse, mais elle a un côté toxique, présenté par le stéréotype des « crypto bros » – un homme blanc arrogant, souvent condescendant envers les personnes non crypto avec une attitude HFSP (« have fun staying poor« ). C’est le groupe auquel beaucoup – nous y compris – ne veulent pas être associés, mais la nouvelle image de l’amateur de crypto doit encore prendre forme.

Dans l’ensemble, ces problèmes sont solvables, et le nouveau cycle crypto pourrait nous surprendre avec de nouvelles solutions.

Chez D.Center, nous analysons régulièrement certaines d’entre elles, alors assurez-vous de suivre LinkedIn and Twitter pour rester au courant.

Et bien sûr, si vous pensez que rien ne vaut une attention personnelle, nous seront heureux d’organiser une formation ou une séance de conseil 😘