Nos impressions de la conference Le Paradigme Bitcoin 2023

Y aurait-il des points communs entre une tradition horlogère séculaire et le Bitcoin ?

Et bien, il se trouve qu’il y en a pas mal, et les habitants de l’une des plus anciennes villes horlogères du monde – La Chaux-de-Fonds (Suisse) – peuvent en témoigner.

La semaine dernière, le canton de Neuchâtel a accueilli la deuxième édition de la conférence Le Paradigme Bitcoin, réunissant des passionnés qui contribuent à faire avancer le Bitcoin dans le monde entier, de la France au Salvador en passant par le Congo, et bien sûr la Suisse.

Nous avons assisté à l’événement et voici les quatre histoires qui peuvent le résumer pour vous : Bitcoin et l’horlogerie, l’adoption du Bitcoin, le Bitcoin en Afrique, et le Bitcoin pour l’énergie verte. 

Bitcoin et horlogerie

Les horlogers suisses sont connus pour leur précision, leur rigueur et leur capacité à créer des objets qui durent.

Même si l’on s’arrête là, les parallèles avec le Bitcoin commencent à se manifester.

Si l’on ajoute à cela la création ininterrompue de blocs toutes les 10 minutes – qui a valu à Bitcoin le terme de « timechain » que de nombreux bitcoiners préfèrent à celui, un peu usé, de « blockchain », on commence à comprendre la symbolique d’une conférence Bitcoin à La Chaux-de-Fonds.

Ce n’est pas tout, bien sûr. L’industrie horlogère peut avoir de nombreuses synergies avec Bitcoin, par exemple l’authentification des produits.

Gilles Cadignan de Woleet, une plateforme de certification basée sur Bitcoin, a expliqué comment sa société a aidé Ulysse Nardin à créer des certifications numériques inviolables qui accompagnent chacune de ses montres.

Roman Winiger, horloger à La Chaux-de-Fonds, a fondé Open Movement, une association dédiée au développement de nouveaux standards horlogers basés sur le principe de l’open-source.

Jean-Daniel Jeanneret, représentant de la ville de La Chaux-de-Fonds, a témoigné de l’intérêt des autorités à développer davantage d’activités liées à Bitcoin, tant au niveau communal que cantonal.

L’adoption de Bitcoin

Bitcoin n’est pas un concept évident pour beaucoup de gens, et son adoption dépend de la qualité des incitations éducatives.

Rogzy de DécouvreBitcoin travaille précisément sur cela. L’objectif de son association est de fournir un support éducatif gratuit sur tout ce qui concerne Bitcoin et d’aider les gens à éduquer d’autres gens.

Cette approche bottom-up s’avère plus efficace que l’approche top-down, comme celle mise en œuvre au Salvador depuis la reconnaissance de Bitcoin comme monnaie légale.

Aujourd’hui, pour donner suite à un accord avec ce pays, Découvre Bitcoin va aider à organiser une série d’événements éducatifs dans les écoles, les universités et ailleurs, afin d’aider les Salvadoriens à comprendre les avantages et les mécanismes de Bitcoin, et de leur donner des outils pour diffuser leurs connaissances auprès de leur famille et de leurs amis.

Bitcoin en Afrique​

S’il est un endroit où les avantages d’une monnaie accessible et sans frontières sont les plus évidents, c’est bien le continent africain.

Gloire Wanzavalere, cofondateur de l’Africa Bitcoin Conference, nous a rappelé à quel point il était difficile pour un Africain moyen d’effectuer un transfert d’argent.

📌 Les systèmes de paiement existants sont très lents et inaccessibles pour la population non bancarisée, qui est considérable ;

📌 Les systèmes alternatifs basés sur le téléphone sont peu sécurisés, limités au pays et non compatibles entre opérateurs ;

📌 Les échanges entre les monnaies de différents pays sont très difficiles, coûteux et sujets à la fraude….

Bitcoin résout ces problèmes.

Même si l’infrastructure de paiement Bitcoin en Afrique doit encore évoluer, de plus en plus de personnes utilisent des moyens P2P pour commercer entre elles ou échanger des $BTC contre des monnaies locales lorsqu’elles voyagent.

Le bitcoin est déjà la monnaie de l’Afrique, même s’il n’est pas (encore) omniprésent, et les efforts de Gloire visent à favoriser son adoption.

Bitcoin pour l’énergie verte

Nous savons tous que le Bitcoin ne fait pas bouillir les océans. Sa consommation est marginale par rapport à d’autres secteurs économiques, et la majeure partie provient de sources renouvelables, ce qui en fait l’une des industries les plus vertes au monde. Si vous en êtes pas encore persuadés, voici l’article à lire.

On sait aussi que la mobilité et la flexibilité des mineurs de Bitcoin leur permettent de contribuer au financement de la production d’énergie verte.

Sébastien Gouspillou de BBGS a partagé son expérience d’installation de mineurs Bitcoin dans des centrales hydroélectriques voisines du parc national Virunga au Congo. Les mineurs aident à financer la construction (les machines peuvent être allumées avant même l’installation des câbles) et la maintenance des centrales (les machines peuvent être allumées chaque fois qu’un surplus d’électricité apparaît).

Il existe déjà 3 centrales de ce type autour Virunga, et la 4eme est en construction. Le parc les exploite pour fournir de l’électricité aux communautés voisines (ce qui les dispense de couper la forêt vierge pour le bois), ainsi que pour obtenir des revenus supplémentaires, dont le besoin est crucial.

Ces revenus aident le parc à protéger sa précieuse faune – y compris les très rares gorilles – des rebelles armés qui constituent une menace constante.

En outre, l’exemple des Virunga est aujourd’hui pris en compte par un grand nombre de projets d’électricité dans toute l’Afrique, et le minage de bitcoins est de plus en plus souvent considéré comme un moyen de financer les centrales électriques.

Sur le continent européen, le minage de bitcoins progresse également.

Jim d’Attakai a présenté une machine de minage qui produit presque autant de chaleur résiduelle qu’un chauffage moyen, ce qui permet de miner des $BTC tout en chauffant nos maisons.

Avec les prix de l’électricité qui montent en flèche dans toute l’Europe, c’est une soustraction bienvenue à nos factures 💸

Malheureusement, nous ne pouvons pas reproduire ici toute l’expérience de la conférence et des événements annexes, avec des personnes de tous horizons qui intègrent Bitcoin dans leur vie et leur entreprises (produire de délicieux condiments en s’approvisionnant uniquement en $BTC comme SpiceToshi, écrire des bandes dessinées comme FractalEncrypt et les publier libre de droit comme les éditions PVH… et bien d’autres encore)

C’est toujours une grande joie de rencontrer autant de passionnés désireux de faire avancer le nouveau monde, où la monnaie indépendante permet aux gens de jouir d’un tout autre niveau de liberté.

Grâce à Lionel Jeannerat, l’organisateur du Paradigme Bitcoin, le canton de Neuchâtel est désormais l’un des lieux de ces rencontres.